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Comment accompagner mon enfant dans le développement de son autonomie affective?

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Introduction

Comme parent, nous avons tendance à prendre en charge rapidement la réponse aux besoins affectifs de nos enfants. Bien que cela puisse parfois les sécuriser, cette prise en charge constitue une responsabilité de plus pour le parent déjà surchargé. De plus, cela peut nuire au développement de l’autonomie de l’enfant dans la réponse à ses besoins affectifs. 

Planifier l’intervention pour développer l’autonomie affective

Pour aider l’enfant à vivre et à apaiser ses émotions de façon autonome, il est préférable de cibler un moment spécifique au cours duquel nous travaillerons l’objectif (ex. au retour de l’école, lors des devoirs).

Pour accompagner l’enfant dans le développement de son autonomie affective, quatre niveaux de soutien sont proposés selon les besoins de ce dernier. Ceux-ci correspondent à des niveaux de soutien du parent, allant du plus élevé au moins élevé. Pour commencer, il est important de situer les capacités de l’enfant en lien avec la tâche ciblée et selon les quatre niveaux de soutien proposés un peu plus loin dans cet article. 

Pour y arriver, on observe la fréquence à laquelle l’enfant est en mesure d’utiliser un moyen par lui-même pour prendre soin de ses émotions. On observe aussi leur intensité, leur durée ainsi que la diversité des moyens qu’il connait pour prendre soin de ce qu’il vit. Plus l’enfant connait et utilise fréquemment différents moyens pour prendre soin de ses émotions, plus il est autonome affectivement. À l’inverse, les émotions s'expriment avec une plus grande intensité sur une plus longue durée, et ce, plus fréquemment. Ainsi, l’enfant est plus à risque d’avoir besoin d’accompagnement pour l’aider à les vivre et pour les apaiser. Après avoir situé le niveau d’autonomie affective de l’enfant, on suit les recommandations selon le niveau de soutien à apporter.

1. FAIRE POUR : Lorsque la personne ne connaît aucun moyen pour vivre et apaiser ses émotions

Lors de cette première étape, le parent met en place tout ce qui peut aider l’enfant à vivre ses émotions et à les apaiser. Par exemple, le parent nomme l’émotion à son enfant «Tu me sembles en colère, tu as les mâchoires crispées et les poings serrés. Aimerais-tu m’en parler ?» Après avoir écouté son enfant, le parent peut ensuite prendre de grandes respirations pour calmer la colère pendant que l’enfant le regarde faire.

2. FAIRE AVEC : Lorsque la personne connaît et utilise parfois des moyens pour vivre et apaiser ses émotions

Au cours de cette étape, le parent propose différents moyens à son enfant pour qu’il vive et apaise ses émotions.  Ainsi, l’enfant est plus impliqué puisqu’il doit faire un choix. Par exemple, le parent peut lui faire remarquer qu’il semble vivre de la colère puis lui donner des choix de réponse quant aux mots à mettre sur ses émotions («Te sens-tu découragé, frustré, stressé, craintif ?») et sur les sensations physiques liées («As-tu le cœur qui bat fort et qui serre, les muscles crispés et tendus, les mains moites, les oreilles rouges?»). Finalement, le parent peut proposer à l’enfant de respirer avec lui pour apaiser sa colère.

3. FAIRE FAIRE : Lorsque la personne connaît plusieurs moyens pour vivre et apaiser ses émotions

Parents écoutant leur enfant

À cette étape, le parent invite l’enfant à se rappeler les moyens utilisés. Il pose des questions et rappelle à l’enfant les éléments qu’il connaît. Il peut guider l’enfant ainsi: «Est-ce que tu es en train de vivre une émotion forte ? Qu’est-ce qui te ferait du bien pour en prendre soin ?»

4. LAISSER FAIRE : Lorsque la personne connaît et utilise tous ses moyens pour vivre et apaiser ses émotions

Finalement, à cette étape, le parent intervient très peu et laisse une plus grande distance entre lui et son enfant. Il reste tout de même disponible au besoin. Par exemple, le parent pourrait rester dans la cuisine pendant que son enfant se fâche pendant son travail. Alors, l’enfant pourrait nommer sa colère, soupirer fortement, respirer lentement puis sortir son matériel et se remettre à la tâche.

Tableau récapitulatif : les 4 étapes pour accompagner le développement de l'autonome

Pour aller plus loin

Estelle Arcand
Psychoéducatrice

Un peu plus sur l'autrice

Estelle est diplômée à la maîtrise en psychoéducation par l’UdeM. Son parcours est doté de mentions d’excellence et d’une bourse d’engagement. Depuis dix ans, elle pratique comme clinicienne dans le domaine des dépendances, au scolaire, en itinérance, multiculturel, gériatrie, pédiatrie sociale, coopération internationale ainsi qu'auprès de familles, enfants, ados et adultes à la clinique CERC. Principalement psychoéducatrice, Estelle est aussi gestionnaire d’un service de psychoéducation, chargée de cours ainsi que conférencière.

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