Astuces pour intervenants : « Comment réduire l’agitation d’un élève qui a un TDAH ? »
Il existe deux catégories de stratégies pour mieux gérer l'agitation de vos élèves, celles qui permettent aux élèves de combler leur besoin de bouger, et celles qui permettent de limiter l'agitation.
Les stratégies pour répondre au besoin de bouger
1. Permettez aux élèves de bouger en classe
- Vous pouvez aménager un espace restreint pour bouger en délimitant par exemple, le bureau de l’élève avec une ligne collée au sol, plus large que le bureau, à l’intérieur de laquelle il a le droit de bouger.
- Distribuez des responsabilités « actives » aux élèves (être le messager, effacer le tableau, ramasser les livres, distribuer les feuilles) ou encore demander à l’élève de venir vous présenter chaque partie de travail complétée.
- Permettre à l’élève d’écouter ou de travailler dans une autre position qu’assis à son bureau (assis sur ses genoux, debout) quand cela est possible.
2. Autorisez les stimulations sensorielles
Surtout dans les activités répétitives ou passives (ex. : lecture, écoute d’un exposé) peu stimulantes pour l’élève, cela lui permet de demeurer concentré.
On peut par exemple utiliser une balle anti-stress, s’asseoir sur un ballon thérapeutique ou sur un coussin d’air, mâcher des embouts en plastique, etc.
3. Utilisez des stratégies pédagogiques participatives et actives
Par exemple, animer des jeux de rôle pour mettre les élèves en action, faire une pause motrice, mettre en place des alternatives aux activités de type papier/crayon.
4. Multipliez les occasions de faire de l’activité physique
Un nombre croissant de recherches démontre que l’activité physique conduit à des impacts significatifs pour les élèves ayant un TDAH : comme une augmentation des capacités d’attention, une meilleure mémoire de travail ou encore l’amélioration de la vitesse de traitement.
- Évitez de priver l’élève du temps d’activités physiques prévu dans la grille horaire pour reprendre le travail scolaire.
- Privilégiez les jeux de coopération plutôt que les jeux qui encouragent la compétition (car cela augmente les difficultés d’autocontrôle des élèves à risque).
5. Ignorez certains comportements mineurs
On parle ici des comportements agaçants, mais qui n’ont pas d’impact sur le déroulement de la classe, comme se tortiller sur sa chaise ou travailler debout. S’abstenir de montrer des signes d’exaspération devant les comportements involontaires.
Les stratégies pour limiter l'agitation
1. Prévenez l’apparition de l’agitation
En plaçant par exemple l’élève dans votre champ visuel, en vous approchant physiquement de lui régulièrement.
2. Aidez l’élève à se rendre compte de ses comportements d’agitation
Vous pouvez le rencontrer pour en discuter avec lui et convenir d’un signe quelconque que vous utiliserez lorsqu’il adoptera ces comportements.
3. Aidez l’élève à se calmer
Lorsque l’élève est agité, après la récréation par exemple, incitez-le à faire une activité pour se détendre comme coucher la tête sur son bureau et fermer les yeux, se mettre des écouteurs sur les oreilles, faire quelques exercices d’étirements ou bâiller, écouter de la musique calme, prendre quelques respirations profondes.
4. Aménagez l’environnement de façon à limiter les problèmes liés à l’agitation
- Demandez à l’élève de n’avoir sur son bureau que le matériel nécessaire pour réaliser la tâche.
- Placez le pupitre de l’élève à un endroit susceptible de moins déranger les autres, par exemple, au bout d’une rangée, à l’avant, etc.
- Aménagez un coin de travail tranquille pour permettre à l’élève de se retirer afin de reprendre le contrôle sur ses comportements.
5. Évitez les temps d’attente
Évitez les délais trop longs entre deux tâches ou les longues explications. Maximisez le temps d’apprentissage.
6. Préparez soigneusement les transitions et les déplacements
Prévoyez par exemple des procédures claires qui précisent exactement ce que l’élève doit faire et quand le faire.