3 astuces pour mieux mémoriser les informations
Introduction
Saviez-vous qu’on est tous capables d’améliorer les performances de sa mémoire? L’utilisation de stratégies de mémorisation permet d’améliorer la rapidité de mémorisation, la quantité d’informations retenues et leur durabilité dans le temps. Parvenir à mémoriser efficacement et durablement l’information est à la portée de tous! Pour y arriver, il faut respecter quelques règles clés et éviter certaines façons d’étudier qui ont peu d’impact.
1. Récupérer en mémoire pour mémoriser
Saviez-vous que c’est en se souvenant d’une information qu’on la mémorise? C’est ainsi que la mémoire fonctionne : nos mémorisations se développent lorsqu’on fait l’action de récupérer la connaissance dans notre tête et non simplement lorsqu’on s’expose à cette connaissance. C’est pour cette raison que simplement relire une information aura peu d’impact sur sa mémorisation.
Lorsque nous essayons de répondre à une question, nous devons :
Chercher une information précise dans notre mémoire parmi une multitude de connaissances qui sont plus ou moins reliées.
Réfléchir et choisir la bonne réponse.
Cet exercice de réflexion permet de créer un lien entre la question et la réponse, puis de le renforcer. En faisant cet exercice, on est en train de mémoriser l’information.
Utilisez les questions de fin de chapitre éventuellement incluses dans le manuel de votre enfant pour le questionner sur ses connaissances acquises.
Fermez tous les cahiers et livres et questionnez votre enfant sur différents sujets. Demandez-lui de vous expliquer dans ses propres mots un concept à l’étude et tenter d’aller plus loin. Par exemple, s’il doit mémoriser des concepts en science ou bien des événements historiques, vous pouvez lui demander pourquoi c’est arrivé ou comment ça se produit. Cela lui permettra de récupérer encore plus les informations en mémoire.
Créez des flashcards (cartes-éclairs). Ce sont des cartes contenant une question au recto et la réponse au verso pour toutes les notions à retenir dans la leçon.
2. Répéter pour ne pas oublier
L’oubli est un élément essentiel au bon fonctionnement de notre cerveau. Pour être efficace, le cerveau a en effet besoin d’oublier les informations superflues et les détails non pertinents pour pouvoir se concentrer sur les informations importantes. Il fait donc régulièrement le ménage pour ne garder que l’essentiel.
C’est en révisant l’information à plusieurs reprises qu’on apprend au cerveau quelle information est importante et ne devrait pas être effacée.
Une erreur commune est d’arrêter les révisions dès qu’on s’aperçoit que l’information a été mémorisée, comme arrêter de faire réviser les mots de vocabulaire lorsque notre enfant réussit à bien les orthographier. Si on arrête trop rapidement, ce nouvel apprentissage disparaîtra. Il faut donc continuer à réviser de temps en temps pour s’assurer de les ancrer durablement en mémoire.
Vous pouvez voir sur ce graphique la courbe naturelle de l’oubli dans le temps ainsi que l’effet des répétitions sur les informations retenues (les connaissances) :
3. Espacer les répétitions pour mémoriser des informations à long terme
Répartir les révisions de l’information entre différentes sessions d’études séparées dans le temps permet de mémoriser l’information plus efficacement que si les révisions étaient regroupées au sein de la même séance d’étude. Voilà pourquoi une grosse séance d’étude la veille d’une évaluation n’est pas efficace à long terme.
Ceci s’explique par la façon dont la mémoire à long terme fonctionne. La conversion d’une mémorisation à court terme vers une mémorisation à long terme requiert un processus qui prend un certain temps à s’effectuer. Lorsqu’on révise l’information plusieurs fois au cours d’une même séance, ce processus n’a pas le temps de se faire et la répétition effectuée devient donc inutile.
Si on souhaite faire des rappels au cours d’une session en vue d’un examen, il faut simplement s’assurer de laisser plus d’un jour de délai entre les rappels. Les répétitions au sein d’une même séance d’étude ne sont que peu utiles, car l’enfant a déjà cette information présente dans sa mémoire à court terme et ne fait donc pas l’effort de la rechercher en mémoire.
Si l’on vise une mémorisation à long terme, il est alors bénéfique d’espacer les révisions de plusieurs semaines ou même de plusieurs mois. Vous pouvez décider de la bonne fréquence en fonction de votre enfant. On souhaite éviter que l’enfant ait complètement oublié la notion afin de renforcer la mémorisation, et non, la recréer à partir de zéro.
Ressources pour aller plus loin
Kang, S. H. K. (2016). Spaced Repetition Promotes Efficient and Effective Learning: Policy Implications for Instruction. Policy Insights from the Behavioral and Brain Sciences, 3(1), 12–19. https://doi.org/10.1177/2372732215624708
Karpicke, J. D. (2017). Retrieval-Based Learning: A Decade of Progress. Grantee Submission.
Un peu plus sur l'autrice
Détentrice d’un doctorat en neuropsychologie, Frédérique Escudier a acquis une solide expertise en tant que neuropsychologue en travaillant auprès d’enfants, d’adolescents et d’adultes aux prises avec des difficultés d’apprentissage. Au cours de sa carrière, elle s’est spécialisée en neurosciences de l’éducation et plus particulièrement en meilleures stratégies d’étude validées par la science. Elle est coauteure du livre Savoir apprendre pour réussir.