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Mon enfant ne suit pas les consignes

Petite enfance
Primaire

Introduction

Si votre enfant est difficilement compris, voici 5 erreurs à éviter dans vos communicatins et plusieurs astuces pouvant être mises en pratique au quotidien.

 

Dans la section Pour en savoir +, vous trouverez aussi un lien vers une capsule vidéo qui vous montre concrètement comment développer la compréhension en lecture chez votre enfant.

 

Vous retrouverez toutes ces informations dans le guide pratique.

→ Consultez le guide pratique [PDF]

Quels sont les facteurs qui peuvent expliquer qu’un enfant ne suive pas une consigne?

Quand un enfant ne suit pas une consigne, on en vient rapidement à la conclusion qu’il agit par opposition ou par mauvaise volonté. Il peut en effet arriver que l’enfant s’oppose à la consigne, car il n’a pas les mêmes priorités que l’adulte. Pourquoi prendre un bain ou ranger ma chambre maintenant, alors que je peux continuer à jouer ?



Mais le fait que l’enfant n’obéisse pas peut s’expliquer par plusieurs autres raisons :

 

  • L’enfant peut être distrait au moment où l’adulte formule la demande. Pas besoin d’avoir un déficit d’attention… (ex. : bruit environnant, télévision).

 

  • Il peut présenter une déficience auditive.

 

  • Il peut présenter des difficultés langagières touchant la compréhension, qui passent beaucoup plus souvent inaperçues que les difficultés de langage, touchant le volet expressif (ex. : prononciation, formulation des phrases).

 

  • Parfois, la consigne est trop longue ou l’enfant a une mémoire auditive faible, de sorte qu’il n’a retenu que le début ou la fin de la consigne (ex. : « Donne-moi ta bouteille, ferme ton sac et va chercher ton frère »).

 

  • Le vocabulaire utilisé par l’adulte peut être trop complexe pour la capacité de compréhension de l’enfant. Si vous utilisez des concepts spatiaux, des concepts temporels ou des demandes contenant une condition, l’enfant peut avoir du mal à s’y retrouver. Par exemple : « Apporte le pot qui est placé dans la 1re armoire à droite du réfrigérateur » (spatial) ; « Avant de m’apporter ton cahier, va laver tes mains » (temporel) ; « Si tu as terminé ton yogourt, tu peux aller jouer » (condition).

 

  • Les limites et les interdictions sont mal comprises, car le cerveau n’aime pas l’interdit. Les contraintes sont vécues comme un stress majeur par l’humain, surtout entre 18 mois et 3 ans et entre 13 et 16 ans, moments où se développe particulièrement le cortex préfrontal. La maturité du cerveau influence le développement de la mémoire de travail. L’interdiction attire l’attention de l’enfant sur ce qu’il ne doit pas faire. C’est pourquoi le tout-petit a tendance à faire l’action interdite. D’autant plus que comme son cerveau est en développement, il a de la difficulté à retenir ses impulsions et à bien traiter la négation. Par exemple, lorsqu’il entend « Ne dessine pas sur la table ! », l’enfant comprend « dessine » et « table ».

 

  • L’enfant a besoin de plus de soutien pour vivre un moment de transition. Il n’a pas la capacité de passer d’une chose à l’autre très rapidement, sans préavis. C’est la raison pour laquelle les transitions entraînent des crises d’opposition en tout genre : cris, désorganisation, etc. Le simple fait d’avertir l’enfant en reconnaissant la frustration que cela engendre, puis en l’accompagnant vers l’activité suivante permet une transition plus sereine. Par exemple : « Je sais que tu es en pleine partie, mais ça va bientôt être le moment de se préparer pour l’école. Quand le sablier sera vide, ce sera le moment de te préparer. »

Comment favoriser la compréhension et l’exécution des consignes au quotidien?

 

Il est normal d’avoir l’impression que l’enfant fait exprès de ne pas respecter une règle. Mais le cerveau de l’enfant n’est pas toujours suffisamment développé pour bien retenir les consignes.

 

La capacité à intégrer et à retenir des informations pour une courte période est appelée mémoire de travail. Les enfants de moins de 4 ans ne retiennent qu’une ou deux consignes très simples. En vieillissant, ils auront la capacité d’enregistrer plusieurs informations à la fois. En attendant que le cerveau de l’enfant se développe, l’adulte peut répéter avec patience.

Conseils pour aider son enfant à écouter les consignes

Voici quelques conseils pour favoriser une meilleure exécution des consignes :

 

  • Privilégiez les consignes courtes et simples. Donnez-les dans l’ordre d’exécution. Par exemple évitez les « avant de… » et « après avoir… »

 

  • Ajoutez des gestes naturels à vos paroles, surtout pour les mots abstraits. Expliquez-lui les mots nouveaux en lui montrant des objets ou des images. Démontrez les consignes ou les explications visuellement ou par manipulations.

 

  • Touchez physiquement l’enfant pour avoir son attention. Établissez un contact visuel avec lui avant les interventions verbales. Assurez-vous qu’il n’y ait pas de distractions auditives, tactiles et visuelles, telles que les fenêtres, des affiches, des jouets, etc.

 

  • Privilégiez des règles plutôt que des limites. Même si on répète de nombreuses fois « Ne dessine pas sur la table ! » à un tout-petit, il est fort probable qu’il continuera à le faire. L’enfant sait seulement ce qu’il ne doit pas faire, mais il n’a aucune idée de ce qu’on attend de lui. Formulez vos demandes sous forme de procédure, comme lorsque l’on explique les règles d’un jeu : dans la situation A, on fait B et, dans la situation C, on fait D. Par exemple : « Lorsque tu dessines, les crayons restent sur la feuille ».

 

  • Ayez recours à la technique du faux choix pour les enfants qui ne réagissent pas par manque de pouvoir positif. Par exemple : « Tu veux prendre ton bain maintenant ou dans 5 minutes ? » ou « Tu veux prendre un bain ou une douche ? » Dans tous les cas, l’enfant se lave.

 

  • Évitez d’utiliser des conséquences peu logiques ou difficiles à appliquer. Par exemple : « Je vais jeter tous tes jouets si tu ne les ranges pas. » Le pire, c’est lorsqu’on a déjà menacé les enfants d’une conséquence qu’on n’a finalement pas appliquée. S’ils avaient des doutes, ils n’en ont plus !

 

  • Profitez des situations naturelles du quotidien pour stimuler la compréhension des consignes. Au moment de ranger l’épicerie, de s’habiller ou de faire les tâches ménagères, vérifiez la compréhension de l’enfant en lui demandant de reformuler ou en lui posant des questions.
    Choisissez des endroits farfelus pour placer les objets, cela vous permettra de sortir de la routine connue par l’enfant, et ce sera plus drôle ! Par exemple : « Mets la mitaine dans le congélateur » ou « Range les fourchettes derrière le fauteuil. »

 

  • Utilisez un calendrier pour aider votre enfant à se situer dans le temps lorsque vous utilisez les mots « hier, aujourd’hui, demain, la semaine prochaine, en fin de semaine, etc. ».

 

  • Ralentissez votre débit de parole. Prononcez lentement, mais de manière naturelle.

 

  • Utilisez le nouveau vocabulaire souvent et dans divers contextes. La répétition dans différents contextes favorise la rétention de l’information et la généralisation des apprentissages.

 

  • Lisez des livres! Les livres sont de véritables bijoux pour la stimulation générale du langage chez l’enfant.
Réalité partagée

Stéphane Thouin joue au football avec les Carabins de l’Université de Montréal, où il étudie pour devenir enseignant. Il est habitué de travailler dur sur le terrain, comme dans la vie. Au primaire, il avait des difficultés en français. Plusieurs enseignants inspirants et motivants l’ont aidé à apprécier l’école et à être fier de lui malgré ses difficultés. Ce n’est qu’en sixième année qu’il a appris qu’il avait une dyslexie sévère. On lui a alors donné de nombreux conseils pour apprendre plus facilement. Grâce au plan d’intervention mis en place, tout s’est soudainement mis à être plus facile.

Pour en savoir plus

 

Au fil des ans, l’Institut des troubles d’apprentissage a développé de nombreux outils pour assurer l’égalité des chances des personnes qui vivent avec un trouble d’apprentissage, leur permettre de développer pleinement leur potentiel et de contribuer positivement à la société. Voici quelques-unes des ressources sélectionnées pour vous, n’hésitez pas à les consulter.

 

La vidéo Comment développer la compréhension en lecture chez mon enfant?  vous présente des stratégies pouvant aider votre enfant à mieux comprendre lorsqu’il lit un texte ou une histoire.

 

D’une durée de 3 heures, le webinaire Développement du langage : Repères développementaux et indices de difficultés vous permettra de reconnaître les signes de difficultés langagières chez les enfants de 0 à 5 ans, d’offrir une stimulation précoce et de vous diriger vers les ressources disponibles advenant des difficultés de langage. Les mythes et réalités au sujet du bilinguisme et du développement langagier chez les enfants allophones sont également abordés, sans oublier les stratégies de stimulation du langage et d’intervention précoce.



→ Découvrir la formation sur le développement du langage : Repères développementaux et indices de difficultés

Pour aller plus loin

À consulter
  • DLD & Me 
    Initiative ayant pour but de sensibiliser le grand public au TDL et d’offrir du soutien et des ressources aux parents et aux individus concernés. (En anglais)
  • Naître et grandir 
    Source d’information fiable et validée scientifiquement, Naître et grandir a pour mission de soutenir quotidiennement les parents du Québec dans leur rôle auprès de leur enfant, dès la conception jusqu’à 8 ans.
À lire
  • Le texte Description de la réadaptation en orthophonie  de Dysphasie Québec permet de savoir à quoi s’attendre quand on entame un suivi en orthophonie.
  • Au-delà des mots : le trouble développemental du langage 
    (2e édition) – Livre publié aux Éditions du CHU Sainte-Justine (2019).
    Ce guide définit les caractéristiques du trouble avec nuance, s’attaque aux mythes qui y sont liés et permet de se préparer au diagnostic. Mettant de l’avant une approche multidisciplinaire, il relève tous les impacts sur le développement de l’enfant et permet de mieux intervenir dans le processus de réadaptation.
DOSSIER RÉDIGÉ PAR AGATHE TUPULA KABOLA
M.P.O., O(c), orthophoniste
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