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Qu'est-ce que le TDAH?

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Introduction

Le TDAH est un trouble développemental d'origine neurologique qui apparaît durant l’enfance et qui se caractérise par de l’inattention (TDA) et/ou de l’hyperactivité et de l’impulsivité (TDAH) qui interfèrent avec le fonctionnement. 

 

L’inattention peut se caractériser par exemple par des fautes d’étourderie, une tendance à être facilement distrait, des oublis fréquents ou de la difficulté à porter attention aux détails.

 

 

L’hyperactivité et l’impulsivité se manifestent quant à eux par un besoin de bouger, une tendance à beaucoup parler, une difficulté à attendre son tour ou une tendance à interrompre les autres.

Difficultés ou troubles?

Il est tout à fait normal d’être parfois inattentif ou d’avoir parfois des comportements impulsifs! C’est tout d’abord la quantité de symptômes et leur sévérité (à quelle fréquence ils surviennent) qui va permettre de distinguer de simples difficultés d’un réel trouble neurologique.

 

Ensuite, on va analyser l’impact de ces symptômes sur le quotidien. Lorsqu’on parle de trouble, les difficultés vécues doivent être suffisamment importantes pour nuire au fonctionnement scolaire et social de l’enfant et elles doivent se manifester dans au moins deux contextes différents (tel qu’à la maison, dans un loisir, au travail, etc.).

 

Enfin, afin de s’assurer que l’enfant présente un TDAH d’origine neurologique, il faut vérifier que les difficultés ne s’expliquent pas par un autre trouble (par exemple un trouble anxieux).

 

Les recherches montrent qu’environ 6 à 8 % des enfants souffrent de TDAH. Ce taux de prévalence serait uniforme à travers le monde.

Le saviez-vous ?

En 2015-2016, il y avait au Québec 240 535 jeunes de 1 à 24 ans qui vivaient avec un TDAH. Il s’agit de l’équivalent de la population de la ville de Longueuil, la 5e plus grande ville du Québec.

Quelles sont les causes du TDAH?

Le TDAH résulte à la fois de facteurs génétiques et environnementaux. Ainsi, la principale cause du TDAH est la transmission héréditaire, qui serait d’environ 75%. C’est pour cette raison que lorsqu’un enfant est atteint d’un TDAH, il y a de fortes chances qu’un de ses deux parents le soit aussi et qu’un de ses frères ou sœurs développe également ce trouble. Selon les recherches, le TDAH ne serait pas attribuable à un seul gène spécifique, il serait plutôt associé à un ensemble de gènes. C’est la somme des effets de chacun de ces gènes qui va causer le développement du TDAH.


Au niveau environnemental, ce sont principalement des facteurs liés à la grossesse tel que la prématurité, un faible poids à la naissance ou la consommation de substances durant la grossesse (tabac, alcool, drogues) qui peuvent induire des troubles attentionnels. On observe également que l’exposition à des métaux lourds (mercure, plomb) augmente le risque de développer un TDAH.

Le saviez-vous ?

Au Québec, les enfants nés entre juillet et septembre ont plus de chances d’avoir un diagnostic que ceux qui sont nés entre octobre et décembre. Il ne faut pas confondre immaturité et TDAH.

Les impacts du TDAH à l’école

Les impacts du TDAH à l'école

Même si le TDAH n’est pas un trouble d’apprentissage, ce dernier peut tout de même avoir des impacts sur les apprentissages de l’enfant ou ses performances académiques.

 

Les fautes d’inattention

Un enfant inattentif peut par exemple commettre de nombreuses fautes d’orthographe même s’il connaît très bien les règles d’orthographe car il ne “voit” pas les fautes lorsqu’il se relit. Ces fautes d’inattention se retrouvent dans les examens dans toutes les matières. Cela est très frustrant pour ces enfants, puisque leurs résultats scolaires ne reflètent pas leurs apprentissages et connaissances. Leur faire prendre l’habitude d'utiliser des stratégies efficaces de révision et correction peut être spécialement efficace.

 

L’attention, c’est la porte d’entrée de la mémoire!

 Quand un enfant retient mal l’information, on va naturellement avoir tendance à blâmer sa mémoire alors qu’en réalité ce n’est pas un problème de mémoire mais d’attention. Écouter réellement ce que dit le professeur ou lire un texte sans penser à autre chose ou sans se laisser distraire par ce qu’il se passe autour de nous est la première étape d’une mémorisation durable.  


La désorganisation

On observe également que le TDAH va souvent avoir un impact sur les fonctions exécutives. Ainsi, les enfants présentant un TDAH ont souvent de la difficulté à planifier, à s’organiser ou à gérer leur impulsivité. Ils auront alors tendance à s’y prendre au dernier moment pour faire de gros travaux ou étudier leurs leçons (lorsqu’ils n’auront pas complètement oublié de le faire!) et n’auront pas toujours le matériel nécessaire à leur disposition à cause de leurs oublis.

Le TDAH au cours de la vie

On observe une diminution naturelle des symptômes avec l’âge. Ainsi, les recherches montrent que 65% des enfants ayant un TDAH présentent des symptômes liés au TDAH à l’âge adulte. La plupart du temps, la diminution de la sévérité des symptômes fait en sorte que ces personnes ne répondent plus aux critères diagnostiques du TDAH (seulement 30% des enfants ayant un TDAH répondraient encore aux critères diagnostiques à l’âge adulte). Cela n’empêche pas le fait que ces personnes peuvent tout de même faire face à des impacts de ces difficultés dans leur quotidien.

 

À l’âge adulte, les symptômes du TDAH ont tendance à changer. L’impulsivité et l’hyperactivité vont par exemple diminuer plus rapidement que les autres symptômes et le besoin de bouger sera souvent mieux canalisé. L'inattention va par contre avoir tendance à persister, même si cette dernière sera moins sévère que durant l’enfance. On remarque également des atteintes persistantes au niveau des fonctions exécutives, soit au niveau de l’organisation, de la planification et de la capacité à mener à terme ce qui est entamé. 

Qui peut diagnostiquer un TDAH?

Le TDAH peut être diagnostiqué par les psychologues, neuropsychologues et médecins. Les conseillers d’orientation et les infirmiers peuvent également évaluer ce trouble s’ils en sont habilités par leur ordre professionnel.

 

De façon typique, l’évaluation comprend un entretien clinique au cours duquel le professionnel évaluera par des questionnaires la présence des symptômes liés au TDAH ainsi que leur impact. L’entretien clinique permet également au professionnel de vérifier l’âge d’apparition de ces symptômes ainsi que leur évolution. Le professionnel investiguera ensuite la présence d’autres problématiques afin de clarifier la cause des symptômes d’inattention et d’hyperactivité et de vérifier la présence de troubles associés. Enfin, les tests cognitifs permettront d’établir le profil des forces et faiblesses de la personne et de clarifier les atteintes cognitives liées au TDAH.

Réalité partagée

Philippe Meunier commence à avoir des problèmes scolaires en 3e année. La compétition, les difficultés et la peur de décevoir ses parents font qu’il se met à détester l’école. En 6e année, un neuropsychologue en vient à la conclusion qu’il souffre de dyslexie et d’un trouble de l’attention.
Sa rencontre avec une ergothérapeute sera déterminante. Celle-ci s’appuie sur son amour du dessin et du bricolage pour lui apprendre à schématiser et dessiner ses notes de cours. C’est ainsi qu’il passe de zéro à héros. Au secondaire, il devient premier de classe. Il comprend que son profil différent peut aussi constituer un atout. Après des études universitaires en design, Philippe cofonde l’agence Sid Lee, qui compte plus de 600 employés et qui est connue dans le monde entier.
Source 

Pour aller plus loin

À consulter
À lire
À voir
  • Site des documentaires diffusés à Télé-Québec sur le TDAH enfant, adolescent et adulte
    TDAH mon amour 
Bibliographie
 
  • Biederman, J. (2005). Attention-deficit/hyperactivity disorder: a selective overview. Biological psychiatry57(11), 1215-1220.
  • Faraone, S. V., Biederman, J., & Mick, E. (2006). The age-dependent decline of attention deficit hyperactivity disorder: a meta-analysis of follow-up studies. Psychological medicine36(2), 159-165.
  • Kessler, R. C., Adler, L., Barkley, R., Biederman, J., Conners, C. K., Demler, O., ... & Zaslavsky, A. M. (2006). The prevalence and correlates of adult ADHD in the United States: results from the National Comorbidity Survey Replication. American Journal of psychiatry163(4), 716-723.
  • Polanczyk, G., de Lima, M. S., Horta, B. L., Biederman, J. et Rohde, L. A. (2007). The worldwide prevalence of ADHD: A systematic review and metaregression analysis. American Journal of Psychiatry, 164(6), 942-948.
ARTICLE RÉDIGÉ PAR FRÉDÉRIQUE ESCUDIER
Ph.D., neuropsychologue à l’Institut des troubles d’apprentissage
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